Bonjour Carole,

Pouvez-vous en quelques mots vous présenter ?

Je m’appelle Carole Sanson, aka Kryseis sur les réseaux. Je suis de Normandie et j’ai 34 ans. Je suis autodidacte dans mon domaine de profession, à savoir le graphisme. Et je suis depuis peu à mon compte, graphiste freelance, travaillant pour moi, et avec des clients réguliers pour des prestations diverses.

Comment avez-vous été attirée par le graphisme ?

J’ai toujours aimé l’art, la photographie, le dessin. J’ai été très inspirée adolescente par les œuvres de Luis Royo et Victoria Francès. J’ai découvert lors de mon adolescence des gens qui retouchaient des photos sur des blogs, et j’ai eu envie d’apprendre moi aussi, alors j’ai commencé, difficilement mais de fil en aiguille avec les années c’est devenu une passion, une évidence.

Est-ce pour vous un métier passion ?

C’est avant tout une passion avant d’être un métier oui. Je suis comme dit précédemment, autodidacte. Je n’ai jamais pu faire d’études dans le domaine du graphisme, ayant été recalée avant même de pouvoir y accéder. J’ai donc appris seule, c’était au début un vrai refuge quand je rentrais du travail. De fil en aiguille le refuge s’est transformé en passion, en évidence, et c’est tout simplement une véritable extension de moi-même. Donc même si cela est mon métier, depuis 2017 quand j’ai pu trouver des places de graphiste en agence, puis depuis 2021 en passant freelance.

Peut-on vivre de son art ?

Oui c’est possible, la preuve. Maintenant il faut s’armer de patience, il faut beaucoup travailler, et ce quotidiennement, parfois sans compter les heures. Il faut se donner à fond et apprendre toujours plus pour persévérer et progresser. Dans mon cas il a fallu passer par 3 ans en agences parisiennes, à un rythme infernal où l’humain n’existe pas, pour accéder au confort que j’ai actuellement de ne dépendre que de moi-même. Donc c’est possible, il ne faut pas craindre de sortir de sa zone de confort, ni craindre l’imprévu, puisque d’un mois à l’autre il est possible qu’on n’ait pas la même charge de travail. D’où l’importance d’être productif, et de ne rien lâcher. Dans mon cas je vis de ma passion, mais je suis aussi très polyvalente dans mes prestations, ce qui fait qu’au-delà de l’illustration numérique, je fais aussi tout un tas d’autres choses qui peuvent donc s’appliquer à un plus grand nombre.

Que recherche vos clients ?

Mes clients recherchent quelqu’un de pro, quelqu’un qui soit à l’écoute, bienveillant, et qui mène à bien leurs projets avec de belles énergies. Quand ce sont des prestations d’illustration, les clients savent ce qu’ils veulent, à savoir, mon art, sur leur photographie. Souvent c’est carte blanche, ils me font confiance car ils veulent juste s’offrir une illustration de ma patte artistique sur leur photo. Quand ce sont des prestations plus corporate, plus basiques, ils veulent quelque chose de pro, de propre, et mon expérience ainsi que ma sensibilité artistique peuvent leur apporter ce qu’ils veulent.

Cette période un peu difficile a-t-elle eu un impact sur votre activité et sur votre créativité ?

Absolument pas dans les faits. Au départ oui, dans le sens où je ne trouvais pas de travail, les agences voulant absolument du présentiel, alors que c’est un métier qui peut se faire totalement en télétravail. Puis à force, tout m’a menée à passer freelance, donc c’est un cap à passer. Je suis freelance depuis mai 2021 et depuis ce jour, je n’ai pas eu une seule journée sans travail. Donc en réalité, le fait d’être productif, de faire sa communication régulièrement, permet d’être visible, et d’avoir de la clientèle. Je ne me sens pas spécialement impactée par la situation. D’ailleurs le confinement de 2020 fut même très bénéfique pour ma créativité.

Je sais qu’il vous arrive de passer devant l’objectif ou derrière, pour quelle raison ?

Souvent oui je fais des projets photo shoot créatifs sur ma propre personne. Donc pour cela je suis bien obligée de jouer le modèle, mais aussi de jouer le photographe. Donc c’est purement pour mener des projets de A à Z et parce que j’adore ça. Je vois aussi la photographie et les autoportraits créatifs comme une photo thérapie. Cela permet d’apprendre à s’aimer, à se faire confiance. Et puis quelle fierté que de réaliser un projet artistique sur soi-même. Cela nous fait progresser sur divers plans et divers domaines. Donc c’est totalement bénéfique. Et puis parfois il y a nécessité aussi de tout faire entièrement, et de ne pas dépendre d’une tierce personne pour réaliser un projet. Donc je dirais que c’est avant tout un plaisir personnel que de réaliser des projets créatifs sur moi-même.

On entend chez les photographes l’éternel débat s’il y a du Photoshop ce n’est pas de la photo ou que le photographe n’est pas assez bon, votre avis ?

Je ne suis pas d’accord sur le fond. Photoshop est un logiciel excellent qui permet de retravailler les photos, et tout photographe qui se respecte sait qu’une photo nécessite souvent une post production. Je ne vois pas le mal à retoucher une photo pour retirer des imperfections, du bruit, arranger les lumières et contrastes. Dans mon cas je ne fais aucun débat, ceux qui n’aiment pas la post production poussée sur Photoshop alors n’ont rien compris à mon art et mon métier et je ne leur en veux pas. Photoshop permet d’aller au-delà de la photographie et d’inventer des mondes imaginaires et remplis de magie. Pourquoi devrait-on se restreindre ? L’autre, qui critique et qui a des idées arrêtées, c’est son avis, il lui appartient, et il n’évoluera pas. L’écouter c’est se restreindre et donc freiner notre créativité.

Quel univers vous inspire le plus ?

Je suis très inspirée par l’univers fantastique, ésotérique, magique, dark, féérique. Cela se voit et se ressent dans mes illustrations. J’essaie de faire beaucoup d’illustrations dans ce genre d’univers, et tout se base principalement autour de la féminité. Je suis sinon inspirée par tout ce qui m’entoure, que ce soient les films, les livres, les musiques, les sons, la nature, les émotions… Tout est pour moi source d’inspiration.

Pouvez-vous nous expliquer votre manière d’aborder un nouveau projet ?.

En général, la majeure partie du temps je travaille au feeling. Je choisis un modèle qui sera au centre de mon travail et je compose tout autour au fur et à mesure. Parfois j’ai quelques idées précises et donc là je sais ce que je veux comme rendu final, mais la grande partie du temps mes illustrations sont totalement pensées au feeling.

Quelles sont vos inspirations ?

Je suis inspirée par des artistes comme Luis Royo, Victoria Francès, ou encore Natalie Shau. L’univers de Tim Burton est également pour moi une source d’inspiration. J’essaie de m’inspirer de ces artistes, mais en gardant ma propre patte artistique et mon énergie créative qui m’appartient, afin d’avoir un résultat unique.

Quelle est la fourchette de temps pour vos créations ?

Tout dépend du travail à effectuer. Je peux très bien faire une illustration en 30 minutes comme une illustration en 8h. Cela dépend de mon inspiration, de mes stocks d’images, de mon idée, de ma fatigue générale. Je n’ai aucune pression sur la création, cela prend le temps que cela prend, l’important pour moi est d’avoir un rendu visuel final qui me plaise et me parle.

Si vous pouviez exposer vos travaux dans n’importe quel lieu, lequel choisiriez-vous ?

Je pense que des salons de tatouages seraient vraiment top pour exposer mon travail. Malheureusement c’est un milieu fermé (les galeries), j’ai eu beau contacter, espérer être exposée dans des galeries, mais toujours sans réponse. Cela n’est pas ma priorité actuellement, si je suis un jour exposée, j’en serais ravie, mais ce n’est pas pour moi d’actualité.

on vous revoit quand devant l’objectif ou derrière ?

Dès que je peux, je suis toujours à penser à de nouveaux projets, donc c’est assez régulier et récurrent.

Avez-vous de nouveaux projets dans les cartons, si oui lesquels ?

J’ai toujours de nouveaux projets, et cette année il y a la réalisation d’un calendrier inédit pour 2023 qui sera à l’honneur de mes réalisations.

Pouvez-vous me donner votre définition de l’art ?

L’art pour moi est une expression, une émotion, une énergie. Cela ne peut pas parler à tout le monde, mais c’est accessible à tous, et chacun peut avoir sa propre interprétation d’une même image. Pour moi l’art mérite d’être partagé, encouragé, c’est un don de soi que l’on fait dans chacune de nos réalisations. L’art c’est la vie, et la vie c’est un art également. Vous pouvez voir de l’art dans tout ce qui vous entoure, si vous le souhaitez.

d’où vient votre nom d’artiste Kryseis Art ?

J’ai ce pseudo depuis mon adolescence donc cela fait plus de 15 ans maintenant, et il est resté.

    On peut voir votre travail sur :  @kryseis_graphic_artist          Carole Sanson