Instagram : le début de la fin ?

Depuis quelques semaines, un petit détail a changé sur Instagram. Fini le format carré qui a fait la renommée de la plateforme : place au format vertical en 4:5. Un ajustement discret en apparence, mais symbolique pour tous ceux qui ont connu Instagram à ses débuts.

Le carré, une signature visuelle

Quand Instagram a vu le jour en 2010, son ADN reposait sur la photo. Un format carré, épuré, pensé pour l’esthétique. En 2012, le rachat par Facebook (aujourd’hui Meta) a permis à l’application de franchir un cap. De 110 millions d’utilisateurs en 2013, Instagram est passé à 2,5 milliards en 2023. Une ascension spectaculaire, quasi unique dans le monde des réseaux sociaux.

La fin d’un règne tranquille

Mais les temps ont changé. TikTok est arrivé. Brutalement. Avec un format addictif, une culture du scroll et une logique algorithmique bien huilée. Instagram, pour ne pas décrocher, a commencé à se transformer : Stories, Reels, vidéos longues, shopping, filtres animés… jusqu’à devenir un hybride parfois difficile à suivre.

Et aujourd’hui, cette nouvelle bascule : le carré disparaît de la grille de profil. Un geste qui peut paraître anodin, mais qui touche au cœur même de l’identité d’Instagram.

Une plateforme en quête d’elle-même

Est-ce que ce changement va relancer la dynamique ? Ou au contraire, précipiter la dilution d’une plateforme autrefois unique ? La question mérite d’être posée.

Instagram n’est plus uniquement un espace pour les photographes. Les créateurs visuels ont dû évoluer. La vidéo, aujourd’hui, représente une nouvelle source de visibilité et de revenus. Et l’IA commence à s’immiscer dans les processus de création.

Je fais partie de ceux qui pensent qu’on ne peut pas exceller à la fois en photo et en vidéo. Mais peut-être ai-je tort. Peut-être que demain, les machines feront les deux pour nous, et mieux que nous.

La contrainte, essence de la création

Le format carré m’a toujours obligé à voir autrement. À composer autrement. Il imposait une contrainte, et c’est justement ce qui en faisait la beauté. C’est dans cette difficulté que résidait la magie d’un bon cliché.

Aujourd’hui, je me sens un peu comme un dinosaure dans un monde qui s’accélère. Mais je continue de croire que la photo a besoin de lenteur, de cadre, de limites. Et que sans ces éléments, elle perd quelque chose de son âme.

En conclusion : entre nostalgie et mutation

Souhaitons bonne chance à Instagram dans sa mue. Mais gardons les yeux ouverts : à force de vouloir ressembler aux autres, on finit parfois par se perdre soi-même. Et dans un monde où tout va trop vite, garder un peu de poésie visuelle n’est peut-être pas un luxe, mais une nécessité.